52. Entendre mon corps
HIER, j'ai vraiment eu une rude journée. Je me sens mieux ce matin, mais je sais que le but n'est pas de me sentir mieux en enfouissant à nouveau la tête dans le sable.
J'ai vu hier soir mon médecin généraliste, qui m'a prescrit dix jours de repos et conseillé de reprendre un anti-dépresseur léger dont il me garantit l'absence d'effet sur la libido (sans cela, j'aurais sans doute refusé ; reste à savoir s'il disait vrai ou s'il cherchait à me convaincre). Il m'a prescrit un médicament anti-douleur, pour le dos, et un myorelaxant plus banal que le Lexomil qu'on m'avait prescrit depuis huit jours. Seul problème : comme il m'a détaillé l'ordonnance à l'écran, je ne me suis pas rendu compte qu'il avait ensuite oublié de l'imprimer et de me la donner, et il ne travaille pas ce matin. Si vous avez le choix, évitez de voir un médecin dépressif !
Hier, j'ai eu plusieurs courriels d'amis réagissant à mon article précédent, et cela m'a ému, et touché, et appris. Pour tout vous dire, avant d'écrire mon article, j'ai failli supprimer l'intégralité de ce blog, en me disant qu'il était temps de me consacrer plus directement à ma vie. Même si un blog n'est pas plus virtuel qu'un journal intime, c'est un lieu où on s'abrite, et où on peut parfois même s'abriter de soi-même. Je n'en ai rien fait, et au contraire j'ai fait cet article signalant que je craquais (article assez sobre, croyez-moi, si je le compare aux sanglots qui me secouaient quand je l'ai écrit). Je ne le regrette pas : vos réactions, par courriel ou par commentaire, m'aident grandement à réfléchir, à y voir plus clair. À m'observer avec un peu de recul. Je ne supprimerai donc pas mon blog, ni mon premier blog, ni toutes mes interventions sur le Stop.
Je veux dire ici un mot particulier de remerciement à Domajj, qui m'a dit hier cette phrase qui sera aujourd'hui en exergue de mon blog : « Ainsi, le corps garderait la mémoire de tout ce qui nous arrive, et nous rappellerait qu'il ne veut pas oublier… mais qu'il veut être entendu ! ».
Cette phrase a résonné en moi de multiples façons, et je n'ai pas fini de l'explorer. Elle me parle de tabagisme, et elle me parle de la maladie de mon père. Elle me parle du parallèle frappant entre mon caractère et celui de mon père, du parallèle frappant entre mon parcours professionnel et celui de mon père. Elle me parle de mon manque chronique de sommeil. Plus doucement, elle me parle de vieux souvenirs d'enfance. Si je réfléchis qu'elle ne s'applique pas qu'à notre corps mais à toute notre personne, ce qui est pour moi évident, elle me parle de la façon dont je me suis construit. Elle me raconte le rude combat, que j'ai gagné, pour avoir le droit d'aimer un homme (que j'ai gagné mais qui a laissé quelques cicatrices). Elle me parle du combat que j'ai mené, sans le gagner ni le perdre, pour trouver une voie professionnelle qui me convienne, combat sur lequel j'ai pu atteindre une situation que beaucoup jugent appréciable mais qui ne me satisfait pas.
Cette phrase, et j'en resterais pour le moment à ce point important, me dit que je suis vivant.
Jo
J'ai vu hier soir mon médecin généraliste, qui m'a prescrit dix jours de repos et conseillé de reprendre un anti-dépresseur léger dont il me garantit l'absence d'effet sur la libido (sans cela, j'aurais sans doute refusé ; reste à savoir s'il disait vrai ou s'il cherchait à me convaincre). Il m'a prescrit un médicament anti-douleur, pour le dos, et un myorelaxant plus banal que le Lexomil qu'on m'avait prescrit depuis huit jours. Seul problème : comme il m'a détaillé l'ordonnance à l'écran, je ne me suis pas rendu compte qu'il avait ensuite oublié de l'imprimer et de me la donner, et il ne travaille pas ce matin. Si vous avez le choix, évitez de voir un médecin dépressif !
Hier, j'ai eu plusieurs courriels d'amis réagissant à mon article précédent, et cela m'a ému, et touché, et appris. Pour tout vous dire, avant d'écrire mon article, j'ai failli supprimer l'intégralité de ce blog, en me disant qu'il était temps de me consacrer plus directement à ma vie. Même si un blog n'est pas plus virtuel qu'un journal intime, c'est un lieu où on s'abrite, et où on peut parfois même s'abriter de soi-même. Je n'en ai rien fait, et au contraire j'ai fait cet article signalant que je craquais (article assez sobre, croyez-moi, si je le compare aux sanglots qui me secouaient quand je l'ai écrit). Je ne le regrette pas : vos réactions, par courriel ou par commentaire, m'aident grandement à réfléchir, à y voir plus clair. À m'observer avec un peu de recul. Je ne supprimerai donc pas mon blog, ni mon premier blog, ni toutes mes interventions sur le Stop.
Je veux dire ici un mot particulier de remerciement à Domajj, qui m'a dit hier cette phrase qui sera aujourd'hui en exergue de mon blog : « Ainsi, le corps garderait la mémoire de tout ce qui nous arrive, et nous rappellerait qu'il ne veut pas oublier… mais qu'il veut être entendu ! ».
Cette phrase a résonné en moi de multiples façons, et je n'ai pas fini de l'explorer. Elle me parle de tabagisme, et elle me parle de la maladie de mon père. Elle me parle du parallèle frappant entre mon caractère et celui de mon père, du parallèle frappant entre mon parcours professionnel et celui de mon père. Elle me parle de mon manque chronique de sommeil. Plus doucement, elle me parle de vieux souvenirs d'enfance. Si je réfléchis qu'elle ne s'applique pas qu'à notre corps mais à toute notre personne, ce qui est pour moi évident, elle me parle de la façon dont je me suis construit. Elle me raconte le rude combat, que j'ai gagné, pour avoir le droit d'aimer un homme (que j'ai gagné mais qui a laissé quelques cicatrices). Elle me parle du combat que j'ai mené, sans le gagner ni le perdre, pour trouver une voie professionnelle qui me convienne, combat sur lequel j'ai pu atteindre une situation que beaucoup jugent appréciable mais qui ne me satisfait pas.
Cette phrase, et j'en resterais pour le moment à ce point important, me dit que je suis vivant.
Jo