22. Félicitations à Frankoise, qui ne fume plus depuis six mois !
CETTE nuit, je me suis couché tôt mais j'ai mis longtemps à trouver le sommeil, parce qu'aucune position ne me soulageait le dos. Je me suis réveillé à trois heures et n'ai pas pu me rendormir du tout, malgré l'effet berçant des ronflements tranquilles de mon amour. La nuit précédente, ayant du travail à finir impérativement, je me suis couché très tard et n'ai (mal) dormi que trois heures. La nuit d'avant, j'avais eu un sommeil agité, au cours duquel j'avais notamment eu à tuer un tigre à coups de chaise, en l'achevant avec un épieu de bambou. Me croirez-vous si je vous dis que je suis fatigué ? Mon dos, sans aller vraiment très mal (car les douleurs restent toujours supportables), me fatigue de plus en plus, et se met notamment, ce qui est nouveau, à m'empêcher de dormir. Je ne sais plus vers qui me tourner, et à la rentrée je lancerai les grandes manœuvres : arrêt-maladie, consultations hospitalières, acupuncteurs et allopathes, ostéopathes et étiopathes, j'irai jusqu'à consulter des millepathes s'il le faut, mais je ne peux pas imaginer de continuer plusieurs mois à subir ce mal de dos qui me détourne de la nécessité de réfléchir à un projet de réorientation professionnelle permettant de prévenir toute rechute de déprime le jour où j'arrêterai les antidépresseurs que j'en ai marre de prendre depuis Noël et qui saccagent ma libido. Désir actuel : zéro.
Ce soir, je devrais me réjouir que mon père passe nous voir à Lyon et dorme chez nous, mais je serai trop fatigué pour apprécier sa visite. Dans une semaine, je serai en vacances. J'ai presque hâte que le petit séjour que nous ferons en Italie soit achevé, tant j'ai peur que mon dos m'empêche d'apprécier Rome et l'Ombrie. Mais je suis obligé d'y aller : j'ai promis à Arzela une photo de la Pietà de Michel-Ange. Ma chère Arzela, cette photo, pour laquelle je vais me ruiner le dos pour traverser les Alpes à dos de chameau, te coûtera un séjour à Lyon. Au lieu de t'envoyer la photo, je crois que je vais la placer sous l'oreiller de notre chambre d'amis.
Heureusement, nous sommes vendredi, et le week-end va me permettre, au moins, de me poser un peu. Le week-end, je n'ai plus à prendre le train, et c'est une bonne chose.
Heureusement, surtout, c'est jour de fête ce vendredi, car il y a aujourd'hui six mois que Frankoise ne fume plus ! Frankoise, à son arrivée sur le Stop, m'a touché par sa forte présence, et peiné par la violence de son sevrage. J'ai correspondu quotidiennement avec elle dans ces premiers temps. Et je l'ai vue rapidement prendre la bonne route, celle de l'introspection, qui permet de creuser profond pour extirper en soi les profondes racines du tabac. Elle s'est battue comme une lionne, avec une énergie incroyable. Son blog en porte les traces. Est-il lisible après coup ? Je n'en suis même pas sûr, tant il est dense et complet, tant il est marqué par les batailles quotidiennes qu'elle a menées, et toujours gagnées. L'article quotidien de Frankoise est très vite devenu incontournable pour toute la tribu du Stop.
Frankoise, vraiment, je te félicite. Les fabricants de tabac n'ont perdu qu'une grande cliente, mais le Stop et le monde sans tabac ont gagné une personne de très grande valeur, le 31 janvier dernier, lorsque tu as écrasé ta dernière cigarette. Six mois, Frankoise ! Mon cœur est en fête aujourd'hui, et je te remercie pour ton amitié.
Jo