39. Chanson d'automne, de Paul Verlaine

Publié le par Jo


Les sanglots longs
Des violons
   De l'automne
Blessent mon cœur
D'une langueur
   Monotone.

Tout suffocant
Et blême quand
   Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
   Et je pleure ;

Et je m'en vais
Au vent mauvais
   Qui m'emporte
De ça, de là,
Pareil à la
   Feuille morte.



(Paul Verlaine,
Poèmes saturniens, 1866)

LA PREMIÈRE STROPHE de ce poème, qui a servi sur Radio-Londres à annoncer le Débarquement, est presque trop connue. Mais c'est dans une autre version que, parfois, elle m'obsède. Le Canard Enchaîné, journal satirique paraissant le mercredi, pour se moquer un jour des chasseurs qui lâchent dans les forêts, comme gibier industrialisé pour l'ouverture de la chasse, des sanglochons, croisements entre des sangliers et des cochons, a joliment parlé des
« sanglochons des violents de l'automne ». Il faut bien reconnaître que Verlaine, qui écrit rudement bien, oublie parfois de sourire.

Jo 

 

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B
:o) hihi...Même Gainsbourg n'a pas tenté...Merci pour cet interlude Jo...Amitiés...
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J
<br /> Gainsbourg était génial, mais parfois bien respectueux de ce qu'il admirait vraiment. Il ne faisait pas toujours, je crois, la différence entre respecter et être respectueux. Bonne journée !<br /> <br /> <br />